Aimé, c’est comme la France, on l’aime ou on le quitte. Et avec un nom si bien porté, nous, on a choisi notre camp. Figure emblématique du football au niveau international, il n’aurait pas été envisageable de se lancer dans l’aventure Footaises sans lui consacrer un bel article élogieux. Mais en fait modeste Aimé, qui es-tu vraiment ?
Si je dis « Aimé Jacquet », vous me répondez ? COUPE DU MONDE 98 ! Euh, mais sinon ? Parce qu’on vous l’accorde, l’assimilation est facile mais croyez-moi, la carrière de l’entraîneur ne se réduit pas à une seule période estivale. Couronnée de succès certes (on parle toujours de la période estivale), mais pas isolée. Car avant tout, avant de devenir le grand entraîneur que l’on connaît tous, avant d’utiliser des phrases comme « nous sommes là donnant-donnant », et avant même d’élaborer des tactiques de jeu pour rentrer la ba-balle dans les cages, Aimé a commencé par le commencement justement, il l’a touchée, la balle.
Avec ses 68 printemps, on peut dire qu’on n’apprend pas au vieux singe à… jouer au foot. Car, à l’âge où nous n’étions que d’affreux poupons sans cheveux et en maillot ; que dis-je, à l’âge où nous n’étions que des lueurs d’espoir dans les yeux de nos parents, Aimé foulait déjà le gazon, lui. Alors joueur amateur dans le petit club de l’Us Couzan (Région Rhône-Alpes), le jeune homme est repéré par l’équipe de St Etienne, les Verts, où il signera son premier contrat professionnel en 1961. Et même si le club de la Loire n’est pas vraiment connu, il y rencontrera un franc succès en remportant 5 titres de champion de France et 3 coupes de France. Si ça, ce n’est pas un beau début…
Poursuivant son petit bonhomme de chemin, on ne retiendra pas principalement son passage par l’équipe de France (sale période pour les bleus), où il avait été sélectionné par deux fois en tant que milieu défensif. Le tournant de sa carrière se jouera davantage en 1973 où il intègrera l’Olympique Lyonnais en tant que joueur, puis il deviendra l’entraîneur des Girondins par la suite.
Et la suite précisément, on la connaît. Devenu entraîneur de l’équipe de France de 1993 à 1998, Aimé en a fait douté plus d’un avec sa tactique de jeu jugée « frileuse » par certains, se basant essentiellement sur la défense. Mais, mais, mais… Qu’on l’ait soutenu ou non, il reste néanmoins le seul à nous avoir emmenés au sommet du monde.
Troubadour du sport, ménestrel du ballon rond, ou encore poète du football, Aimé aime le jeu et sait en parler. Fidèle à son signe astrologique, Aimé se sent comme un poisson dans l’eau quand il débat sur le foot, voyez plutôt : « C’est ça le foot. Jouez simplement, jouez comme vous le sentez. » (Larme à l’œil).
Du haut de son mètre 82 et avec autant de charisme et d’humour, on ne peut qu’aimer cet Officier de la Légion d’Honneur, décoré en 2007, parce qu’avec tout ce qu’on sait maintenant de lui, on peut dire qu’il le vaut bien (et ses cheveux poivre et sel le lui rendent plutôt bien d’ailleurs).
En bref, aimez Aimé.
Cam
Extraits des Yeux dans les Bleus - Discours aux attaquants
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