Les dessous du Foot

C’était un lundi plutôt éprouvant. Les diverses tentatives de micro-sieste de dix minutes dans les toilettes de l’entreprise, m’ont valu une terrible bosse qui n’a cessé de gonfler durant tout l’après-midi. Ai-je réellement besoin d’expliquer le lien de cause à effet ? Ça me parait plutôt évident. Plus un retour ensardiné dans l’odieuse ligne 13 avec 26°C au thermomètre. Bref, éprouvant. Alors que je cherchais un peu de réconfort sur le paf, je suis tombée sur un illuminé qui fanfaronnait sur le plateau de Morandini ! Je découvre que l’illuminé s’appelle Jérôme Jessel et qu’il est journaliste. Grand reporter à VSD, pardon. Son truc à lui ? Dénoncer l’affreuse vérité de la face cachée du football. Parce que oui, mesdames, messieurs, le football français est corrompu ! Matchs truqués, détournements de fonds, homophobie, scandales sexuels à répétition, et récemment racisme… l’envers du décor fait peur à voir selon Jessel. J’étais abasourdie. Pire que ça, en fait. Dégoutée. Blasée. Abattue. Anéantie. Écœurée. Désabusée. Le monde du football auquel je dédie ma vie depuis quasiment trois ans, ne serait en fait qu’un ramassis d’enfoirés analphabètes, inaptes aux relations sentimentales et avides d’argent et de luxure. Je ne veux pas y croire. Le raccourci est trop facile. Qu’il y ait quelques personnes qui flirtent avec la légalité et la bienséance. Soit. Comme partout finalement. Qu’ils soient tous de mèche par contre, non. Et je trouve dommage que ce monsieur ait décidé de passer sa vie à faire passer le monde du football pour le Mordor. (C’est le pays du grand méchant dans le Seigneur des Anneaux, ndlr). Ce même monsieur dit aussi que les footballeurs sont recrutés trop tôt dans les centres de formation et que ça entraine des failles dans leur apprentissage des relations sentimentales. Stop. Je crois que Jérôme Jessel déraille. Si les footballeurs sont des handicapés sentimentaux qui recherchent avant tout le plaisir de la chair et qui aiment les grosses montres toutes dorées, les grosses voitures et les filles faciles qui ont des gros nichons, c’est parce que principalement, ce sont des hommes. Ça ne sert à rien de trouver des excuses à ce comportement primaire partagé par une grande majorité de leurs semblables qui seraient moins habiles de leurs pieds. Sans rire. Et je ne dis pas ça parce que je suis rageuse ou frustrée, bien au contraire. Qui cracherait sur un beau garçon qui ne connait pas l’amour mais qui sait y faire une fois sous la couette ? Personne. C’est quand même l’archétype du fantasme du mec "qu’on peut changer". Alors le fait qu’ils aient consommé des femmes, finalement, ça se pardonne. Et puis à dire vrai, rien que dans mon entourage, 62% de mes potes ont eux aussi succombé au sexe payant. Ah les cochons. Pour ce qui est des détournements de fonds, c’est mal. M’enfin bon, ce ne sont pas les joueurs qu’il faut blâmer dans ces cas là. Ils ne pourraient décemment pas mettre en place un plan aussi réfléchi. Alors quitte à critiquer quelque chose de fondamental dans le foot français aujourd’hui, pourquoi ne pas se concentrer sur des vrais problèmes. Comme le nombre de joueurs mariés ou la longueur des shorts. Non mais c’est vrai ça.